vendredi 20 août 2010

So shocking!!





Si le débat au sein de la communauté scientifique sur la question du réchauffement climatique fait toujours rage, certaines régions telles la Champagne, ne peuvent que constater avec inquiétude la hausse des températures enregistrée depuis quelques années sur leur territoire. Selon le Comité Interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), en 20 ans les vendanges ont du être avancées de 18 jours afin de compenser les effets de la hausse des températures qui risquent de mettre en péril la traditionnelle méthode champenoise.


Jusqu'à présent, la hausse des températures avait été bénéfique pour les producteurs de champagne, qui, au cours des dernières années, ont enregistré certains de leurs meilleurs grands crus. Mais ces prévisions alarmantes sont un véritable casse-tête pour les grandes maisons de champagne: en effet, une hausse des températures d'encore seulement 1 degré celsius pourrait déplacer la zone climatique propice à la production de champagne de 200 km au Nord. De plus, qui dit hausse des températures dit un taux de sucre plus élevé dans les raisins récoltés ce qui rend plus délicate l'élaboration selon la méthode de la "double fermentation": le taux de sucre détermine le niveau de bulles obtenu lors de la seconde fermentation en bouteille. La hausse de ce taux rend caduque l'utilisation de la liqueur de sucre qui jusque là permettait d'ajuster la pression entre un niveau excessif (qui ferait exploser les bouteilles) et un niveau trop faible (qui ne permettrait pas l'apparition de bulles). Ainsi le processus de production risque de devenir plus aléatoire.

Du coup quelles solutions pour les producteurs? Tout d'abord la filière a décidé fin 2008 de réduire son empreinte carbonne dans l'espoir de ralentir les effets du réchauffement climatique. D'autres envisagent d'aller produire du champagne au Bénélux ou en Angleterre. Hérésie me direz-vous? Pas tout à fait. N'en déplaisent aux plus chauvins d'entre nous, le champagne, ou "bubbly" comme les anglais l'appellent, seraient apparus en premier en Angleterre où il a vite séduit les rois (cf. Benoît Musset, Histoire du vignoble de Champagne). Ceci pourrait donc être considéré comme un juste retour aux sources par les puristes, d'autant plus que les anglais sont les plus gros consommateurs de champagne au monde. Certains ont d'ailleurs déjà franchi le pas comme le producteur Didier Pierson. Ce choix semble faire recette puisque depuis 2004 le vignoble anglais a augmenté d'un tiers et les première cuvées sont encourageantes même s'il faudra attendre 2015 pour voir si les premières cuvées commercialisables tiennent toutes leurs promesses!

En attendant, je vous laisse avec ces quelques articles susceptibles d'assouvir votre curiosité sur le sujet.


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